Sacré sacrum !

Jeudi 24 Aout, de retour à Paris après des vacances actives dans les îles (La Corse et Ouessant), je m’adonne à mon activité favorite : un petit run dans mon quartier …ignorant alors que c’était là ma dernière sortie avant de longs mois !

Mon profil de course du 24 Aout: rien de bien méchant !

Il faut savoir qu’outre mon menu habituel d’après grandes-vacances, composé de courses de rentrée en guise de hors-d’œuvres (quelques courses-club de 10 ou 15 km), et culminant avec les 20km de Paris le 8 octobre (que je cours tous les ans depuis 4 ans), je me suis cette année offert un plat de résistance de choix : un marathon couru le 12 novembre dans le berceau du marathon, sur la plaine du même nom ! Je me suis en effet inscrit il y a six mois au Marathon d’Athènes, avec quelques coureurs de mon club.

Un programme certes chargé, qu’habituellement je m’impose plutôt au printemps (avec le Marathon de Paris), mais que cette année je me suis décidé à tester en Automne. Se préparer à ce programme ne demande cependant pas des efforts excessifs, mais une abnégation à courir au moins trois fois par semaine suivant un plan de préparation bien rodé.

Sans qu’il soit nécessaire de commencer la préparation pendant les congés d’été, il demande cependant d’arriver raisonnablement « en jambe » le 1er septembre. C’est la raison pour laquelle les vacances furent aussi plaisantes (en compagnie de ma famille et de quelques amis) que sportive, avec une petite sortie par jour. Rien d’exagéré cependant : pas plus de 10km par jour, mais arrivant tout de même à culminer à près de 100km avalés certaines semaines. Cependant, rien de bien méchant, surtout avec un marathon aussi dur que celui d’Athènes en perspective !

Mon profil de course la semaine du 13 Aout : 86 km

Fin Aout: Alerte à la fesse gauche !

Au retour de mon run du 24 Aout, je ne m’alarme donc pas de ressentir quelques petites douleurs dans la fesse gauche, semblables alors à de ces courbatures qui parfois surgissent inopinément au plus profond des muscles — pas de quoi s’inquiéter…

Cependant, dans les jours qui suivent, cette douleur se transforme en douleur permanente et handicapante, m’empêchant même de marcher normalement ; quant à courir, cela s’avère alors trop douloureux pour y songer !

Que fait un coureur lorsqu’une douleur apparait ? Il attend qu’elle parte ! Ce que je fais, appliquant le même traitement que lors de l’apparition de mes douleurs de dos ou de pieds : du repos, éventuellement des antalgiques (mais à quoi bon, s’il ne s’agit que de masquer la douleur ?)

Un peu de repos alors que je suis sensé être en pleine préparation de marathon, c’est assez gênant. Un plan d’entrainement pour un marathon, c’est plus ou moins 3 mois — plutôt plus que moins. Et donc repousser le début de ma préparation à début septembre est assez limite. Cependant, le corps décide, et la tête suit : mieux vaut deux semaines d’arrêt que deux semaines de courses sans plaisir…

Début septembre: intervention osthéopathologique

Me voici début septembre, et les douleurs persistent. Je me résous à y donner un nom: sciatique, et à prendre rendez-vous le 4 septembre avec mon ostéopathe. Après une séance de « déblocage du bassin », elle m’annonce que « ça devrait aller mieux, et la douleur devrait commencer à disparaitre dans les deux jours ».

Deux jours plus tard, toujours la même douleur dans la fesse, avec la même intensité, m’obligeant quasiment à boiter. Et bien sûr, il est illusoire de courir (ce qu’une tentative de course sur quelques centaines de mètres me confirme plus qu’aisément !), et une séance d’ostéopathe supplémentaire le 13 septembre n’y change rien.

Mi septembre: la fesse droite est touchée aussi !

Nous sommes donc mi septembre, et je ne cours plus depuis 3 semaines ! Une catastrophe pour ma préparation : songez que si par miracle ma douleur disparaissait immédiatement, je serai en mode « sauvetage des meubles », après un arrêt total de 3 semaines, et seulement 10 semaines de préparation pour le marathon. Mais la douleur est toujours là, et même plus vive encore puisqu’elle s’est étendue à la fesse droite et le bas du dos !

C’est alors qu’un ami, grand chirurgien devant l’éternel et fort inspiré, se décide à mettre en branle l’arsenal des armes de la médecine moderne pour établir un diagnostique précis sur cette sciatique récalcitrante : IRM, scanner, radio !

Fin septembre: la résonance magnétique à la rescousse

Mercredi 27 septembre, soit 34 jours après l’apparition de mes premiers symptômes (et 46 jours avant le Marathon d’Athènes), l’IRM rend son verdict : ce que tout le monde a pris pour une sciatique, s’avère être… une fracture du sacrum ! Le genre de fracture qu’on se fait en tombant d’une échelle ou en sautant par une fenêtre, mais aussi parfois qui peut apparaitre (sous l’appellation « fracture de fatigue ») chez un coureur (voir par exemple le témoignage ici).

Est-ce confirmé ? Pas encore tout à fait : l’IRM l’a révélé, le scanner semble dire oui mais sans certitude, et on attend la radio. Cependant, la messe est dite. J’ai déjà trouvé un repreneur pour mon dossard « préférentiel » des 20km de Paris (merci Carl). Quant au Marathon d’Athènes… je le verrai des tribunes !

Début Octobre: les équipements de runner au placard !

J’attends de voir un médecin spécialiste de ce genre de problème pour en savoir plus, mais les perspectives ne sont à priori pas fameuses : 3 à 6 mois d’arrêt de course à pied, avec bien sûr une reprise (j’y compte bien !) très progressive — pensez donc, après tant de mois d’arrêt…

Quel peut être la cause de cette fracture ? N’ayant aucun souvenir d’une chute récente ou même ancienne, la seule explication est pour le moment une origine non-traumatique : une fissure apparue dans mon sacrum à cause des courses répétées, et des micro-impacts de mes pieds sur le bitume. J’en suis à de simples hypothèses, avant de consulter un expert en médecine du sportif : le sport est mauvais pour la santé ça on le savait déjà, mais en voici une démonstration supplémentaire !

Plus encore que le pourquoi, c’est le comment qui m’intéresse : comment guérir de ces maux, comment consolider mon sacrum ? Apparemment, il n’y a rien à faire, si ce n’est arrêter de courir. Mais l’autre question est quand : quand et si je pourrai(s) me remettre à courir (…mon prochain marathon !?)

Epilogue… et prologue !

Ce blog a vocation à partager les histoires et états d’âmes d’un coureur amateur ; j’éviterai de le transformer en blog dédié aux états d’âmes d’un blessé et de sa convalescence… J’essaierai cependant de partager ici les étapes futures de ma remise sur pied, et de ma prochaine course, fut-elle dans 3 mois, dans 6 mois ou plus encore !

Alors à bientôt…

A propos nicolasmercouroff

Apprenti marathonien (https://marathon2nicolas.wordpress.com/) Apprenti cultivateur de framboises (https://raspicolas.wordpress.com) Apprenti photographe (http://latestandgreatest.org)
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6 commentaires pour Sacré sacrum !

  1. Aie, ça doit faire mal. En attendant, peut-être orienter ta rubrique sur les loisirs du marathonien hors course?

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    • Mis à part la photo, les échecs, l’astronomie, ou la paléontologie, de quoi pourrais-je parler ?

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    • Bison dit :

      Hello Nicolas ! Après des entraînements un peu (trop) intenses en running, même verdict : fracture du sacrum. Je voulais savoir si tu pouvais m’éclairer sur la suite des épisodes que tu as vécu post fracture : reprise de la course à pied ? Autres sports autorisés ? 😊
      Merci beaucoup pour ton aide !

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      • Bonjour Bison. Après un arrêt forcé d’environ 4 mois, j’ai repris tout doucement la course à pied — le vélo aurait probablement été plus conseillé (moins d’impact) mais on ne se refait pas… Après environ 6 mois j’ai repris les entrainements plus intenses et depuis j’ai à nouveau couru des marathon : mon premier post-fracture 1 an après, le dernier il y a 10 jours. Plus de séquelles mais tout de même une attention particulière à écouter toute douleur sortant de l’ordinaire — et je n’ai pas retrouvé les mêmes performances qu’avant, mais ça c’est peut-être l’age… Bon courage ; mais finalement, rien de désespérant !

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  2. Balsier dit :

    Bonne convalescence, je ne me suis jamais blessé en CAP (je croise les doigts 🤞) mais je me mets à ta place cela doit être frustrant 😤. À bientôt pour de nouvelles aventures !

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